L'évasion

Sarah Engelhard

Sarah décrit leur voyage dangereux, fuyant la France par les Pyrénées vers l'Espagne.

Source : Musée de l’Holocauste Montréal, 2011

Sarah Engelhard est née en 1932 à Sarrebruck (en Allemagne), dans une famille d’origine juive polonaise. Son frère cadet Jack est né en 1940. Elle grandit à Toulouse (en France). En 1942, la famille fuit le pays lorsque deux de leurs proches disparaissent. Ils se munissent alors de faux papiers et engagent des guides d’allégeance incertaine qui les aident à traverser à pied les Pyrénées jusqu’en Espagne. La crainte de la capture et de la trahison fond du voyage une épouvantable épreuve. Ils vivent cachés à Barcelone pendant deux ans.

Si vous pouvez suivre, vous suivez, sinon, on vous laisse derrière : c’est la loi de la jungle.
Sarah Engelhard

En 1944, la famille obtient des visas pour immigrer au Canada en même temps qu’environ 450 autres réfugiés de la Péninsule Ibérique. Ils font la traversée à bord du navire le Serpa Pinto et débarquent à Philadelphie. De là, ils prennent le train jusqu’à Montréal, leur destination finale, et arrivent en avril 1944 pendant la Pâque juive. Sarah et ses proches sont hébergés par une famille d’accueil sur l’avenue du Parc. Le Congrès juif canadien organise un repas spécial pour les nouveaux arrivants à leur arrivée pour célébrer cette fête juive.

Bien qu’elle apprenne l’anglais rapidement, à l’école secondaire, Sarah doit naviguer dans un environnement insensible aux réfugiés et souvent antisémite. Les difficultés à l’école ainsi que les demandes financières pressantes à la maison mènent Sarah à abandonner ses études à 15 ans. Elle doit ainsi aider son père à vendre ses sacs à main en cuir fabriqués artisanalement. Lorsque l’entreprise fait faillite, elle trouve un emploi dans le département de musique du grand magasin Eaton afin de soutenir ses parents.

Sarah se marie en 1954 et donne naissance à trois enfants. La famille déménage à Philadelphie, où le mari de Sarah obtient un poste. Elle travaille alors comme animatrice à la télévision et à la radio. Elle est également enseignante et autrice-compositrice-interprète. Après 18 ans de mariage, elle divorce et revient à Montréal. Elle y retrouve son amour d’enfance et ils ont ensemble un fils. Dans la soixantaine, Sarah déménage en Israël où elle retrouve sa cousine Inge, perdue depuis longtemps. Elle y passe neuf ans avant de s’installer à nouveau à Montréal en 2002.

Elle a travaillé comme conférencière bénévole au Musée de l’Holocauste Montréal pendant plus de 10 ans. Elle a également publié sa biographie, Sarah & Abraham, the Search for Miracles and the Stuttering Poet en 2016.

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