L'évasion

Eva Kuper

Eva Kuper se souvient de quelle manière elle a été sauvée de la déportation.

Source : Musée de l’Holocauste Montréal, 2018

Eva Kuper est née en 1940 à Varsovie (en Pologne). Son père, Anthony, travaille comme ingénieur chimiste dans une usine de transformation de fourrures et sa mère, Fela, travaille dans une banque. En octobre 1940, la famille est forcée de s’installer dans le ghetto. En tant qu’ouvrier essentiel de l’effort de guerre allemand, le père d’Eva continue à travailler à l’usine Tebenz dans le ghetto.

En septembre 1942, Eva et Fela sont arrêtées pour être déportées. Anthony, alors au travail, découvre à son retour qu’elles sont parties. Il alerte alors la cousine de sa femme, Regina Bankier, qui arrive aux plates-formes de chargement et, grâce à une courte réflexion et un courage stupéfiant, court au wagon à bestiaux dans lequel Eva et sa mère sont en train de disparaître. Elle réussit à faire sortir Eva du train de déportation au dernier moment en criant qu’elle est son enfant. Fela est déportée à Treblinka (en Pologne occupée), elle est assassinée à son arrivée.

Après avoir évité plusieurs fois l’expulsion, Anthony et Eva s’échappent du ghetto par les égouts. Avec l’aide de leur pédiatre, Anthony réussit à placer sa fille chez Hanka Rembowska, une illustratrice de livres pour enfants bien connue. Lorsque Hanka tombe malade, Eva, qui n’a alors que trois ans, est envoyée chez des religieuses franciscaines qui s’occupent, durant la guerre, de garçons aveugles près de Zakopane (en Pologne). Eva passe le reste de la guerre avec elles.

Elle a regardé autour d’elle et a vu que ma mère, qui me tenait dans ses bras […] était forcée de monter dans l'un des wagons à bestiaux.
Eva Kuper

Après la Libération, Eva retrouve son père. Elle grandit selon une éducation catholique en ignorant tout de ses racines juives. Anthony épouse une survivante de l’Holocauste et la famille immigre à Montréal en 1948. Ce n’est que sur le navire en route vers le Canada que le père d’Eva lui explique qu’elle est juive. Il faudra plusieurs années à Eva avant de pouvoir accepter et être fière de cet héritage.

Eva a poursuivi une carrière dans le domaine de l’éducation et de l’administration de l’éducation. Elle s’est mariée et a eu trois enfants et deux petits-enfants. Depuis sa retraite en 2005, Eva est bénévole au Musée de l’Holocauste Montréal où elle siège sur le conseil d’administration depuis 2013. En tant que conférencière, elle a partagé son histoire avec des milliers d’étudiants et d’adultes tant au musée qu’ailleurs.

Exposition virtuelle Témoins de l’histoire, porteurs de mémoire :

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