L'occupation

Leon Calderon

Leon Calderon se souvient de la vie à Salonique sous l'occupation allemande.

Source : Musée de l’Holocauste Montréal, 1996

Le plus jeune de cinq enfants, Leon Calderon est né de parents séfarades en 1926, à Salonique (en Grèce). Le père de Leon est propriétaire d’un commerce de gros plutôt prospère et il peut se permettre d’envoyer les plus jeunes de ces enfants dans des écoles privées. Leon fréquente une école italienne jusqu’en 1940, année où l’école ferme ses portes. La famille est religieuse : le père de Leon va à la synagogue deux fois par jour, la maison est cachère et ils observent le Shabbat et les fêtes juives.

Les Allemands occupent Salonique en avril 1941 et un an plus tard, ils introduisent le travail forcé pour les hommes juifs. Leon est retenu aux travaux forcés pendant un mois. En février 1943, deux ghettos sont installés dans la ville et tous les Juifs de Salonique, dont la famille de Leon, sont contraints de s’y installer. Ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau (en Pologne occupée) deux mois plus tard.

Leon passe six mois à Birkenau avant d’être transféré en octobre au ghetto de Varsovie (en Pologne occupée) pour le nettoyer, à la suite du soulèvement du printemps de 1943. En juin 1944, alors que l’Armée rouge approche de Varsovie, les Allemands forcent les prisonniers juifs à prendre part à une marche de la mort vers l’Allemagne. Après cinq jours, les prisonniers sont mis dans un train et emmenés au camp de concentration de Dachau (en Allemagne).

Leon travaille à une construction souterraine dans le camp de travail de Mühldorf, un sous-camp de Dachau, jusqu’à sa libération en avril 1945.

En 1941, les Allemands viennent en Grèce. […] Pas de restrictions, rien ne s’est passé, jusqu’à la fin de 1942.
Leon Calderon

Après avoir passé quelques semaines dans des camps de personnes déplacées en Allemagne, Leon retourne à Salonique et apprend qu’il est le seul survivant de sa famille.

Il immigre en Israël en 1949 mais retourne en Grèce quatre ans plus tard. En 1955, il immigre au Canada avec l’aide de la JIAS [Jewish Immigrant Aid Society]. À Montréal, Leon travaille pendant quelques années pour une entreprise textile, puis pour des sociétés immobilières achetant et vendant des lots. Il finit par créer sa propre entreprise, qu’il dirige jusqu’en 1975. Il se marie en 1956 et a deux filles et cinq petits-enfants.

Découvrez un autre extrait du témoignage de Leon Calderon où il décrit son retour en Grèce après la libération, sur la chaîne YouTube du Musée de l’Holocauste Montréal.

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