L'immigration
Jacob Adler
Jacob Adler rappelle les premières années au Canada après son immigration en 1946.
Source : Musée Calgary Jewish Federation, 2014 ; montage : Musée de l’Holocauste Montréal, 2017
Jacob Adler est né dans une grande famille orthodoxe en 1923 à Berehove, en Tchécoslovaquie. Son père gagne modestement sa vie dans l’industrie du bois de charpente, et la famille vit dans une petite maison sans électricité. La plupart de la nourriture de la famille provient de leur jardin familial. Après son bar mitzvah, Jacob fréquente la yeshiva à Humenne.
Quand la Hongrie reprend une partie de la Slovaquie en accord avec le Premier arbitrage de Vienne en 1938, des lois antijuives sont introduites dans le pays. Les hommes juifs, y compris le père de Jacob, sont recrutés dans des bataillons de travail forcé. Jacob doit retourner à la maison et travailler pour soutenir sa famille.
Au début de 1944, Jacob est recruté pour le travail forcé, alors que sa famille est obligée de s’installer dans le ghetto de Berehove en avril. De là, ils sont déportés à Auschwitz. Les parents de Jacob sont gazés à leur arrivée.
Le bataillon de Jacob travaille en Roumanie, puis en Hongrie. En novembre 1944, Jacob est déporté au camp de concentration de Flossenbürg. D’ici, il est transféré à Ohrdruf, un sous-camp de Buchenwald.
Lorsque que les forces américaines approchent de Buchenwald en avril 1945, les SS évacuent les prisonniers et les forcent à prendre part à des marches de la mort. Jacob est si faible qu’il faillit mourir lors de la marche. Une nuit, les SS mettent les prisonniers dans une école vide et, lorsqu’ils se réveillent le lendemain, l’armée américaine a occupé la ville et les gardes nazis se sont enfuis.
Il faisait -40 °C tout l’hiver. Tout était gelé. Là-bas, on ne travaille que l’hiver, parce que l’été, on se fait dévorer par les moustiques.
Jacob Adler
Après la guerre, Jacob essaye de retrouver sa famille et apprend que cinq de ses frères et sœurs ont survécu à la guerre. Jacob va dans un camp de personnes déplacées en Allemagne. En 1946, il est recruté par le gouvernement canadien pour travailler dans un chantier de bois de charpente dans le Nord de l’Ontario.
À la fin de la saison, Jacob déménage à Winnipeg puis à Calgary. Il travaille pour diverses entreprises de verre et finalement il crée sa propre compagnie. Il rencontre sa femme, Alice à Calgary. Ils ont deux enfants et cinq petits-enfants.