L'immigration

Edgar Lion

Edgar Lion parle de ses expériences au camp d’internement de Trois-Rivières au Québec.

Source : Musée de l’Holocauste Montréal, 2016

Edgar Lion est né en 1920 dans une famille aisée de Vienne (en Autriche). En 1938, alors qu’il vient de terminer ses études secondaires, sa famille l’envoie chez un cousin éloigné à Édimbourg (en Grande-Bretagne). Edgar s’inscrit alors à l’université pour étudier l’ingénierie.

En mai 1940, il est interné à titre d’ennemi étranger avec d’autres Allemands et Autrichiens, dont un grand nombre de Juifs, vivant en Grande-Bretagne. Il passe quelques semaines dans le camp d’internement de Huyton, près de Liverpool ainsi que sur l’île de Man avant d’être envoyé au Canada.

Nous étions simplement assis dans ce stupide camp et il nous était interdit d'être en contact avec qui que ce soit.
Edgar Lion

Arrivé au Canada, Edgar est d’abord interné à Trois-Rivières, au Québec, puis au Camp B, près de Fredericton, au Nouveau-Brunswick pour finalement revenir au Québec, dans le camp N à Sherbrooke. Pendant les premiers mois, les internés sont traités comme des prisonniers de guerre, complètement coupés de toute communication avec le monde extérieur. Une fois le gouvernement canadien ouvert à leur immigration officielle au pays, les internés peuvent recevoir des livres et organiser des cours. Ceux qui avaient déjà fait des études, comme Edgar, enseignent alors aux plus jeunes.

Edgar découvre qu’il a des parents éloignés à Montréal qui pourraient parrainer son immigration. Il est ainsi libéré de l’internement en décembre 1941. Il commence des études en génie civil à l’Université McGill en 1942 et obtient son diplôme trois ans plus tard. Edgar travaille ensuite comme consultant en gestion de la construction jusqu’à sa retraite.

Les parents d’Edgar, qui ont également réussi à quitter l’Autriche, ont survécu à la guerre en Angleterre. En 1947, Edgar les fait venir à Montréal et ils s’installent chez lui. Edgar se marie en 1949 et a trois enfants. Comme passe-temps, Edgar a fait la danse à claquettes pendant des décennies, ne s’arrêtant qu’à l’âge de 93 ans.

Edgar a été conférencier bénévole au Musée de l’Holocauste Montréal jusqu’à 2014.

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