Ce bas-relief de bronze est le portrait d’Hermann Elsbach, cofondateur de la Herforder Shirt Factory J. Elsbach & Co., la plus grande compagnie européenne de lin en 1912.
La famille Elsbach
Depuis 1844, la famille Elsbach s’adonne au commerce de biens manufacturés, notamment des vêtements, de la vaisselle et d’autres articles faits de peaux animales ou de fonte. À partir de 1873, Josef et Hermann Elsbach orientent leur commerce familial vers la fabrication et la vente de vêtements exclusivement, fondant ainsi la Herforder Shirt Factory J.Elsbach & Co. Dès 1912, la compagnie devient la plus importante compagnie productrice de lin en Europe. Cependant, la montée au pouvoir d’Hitler et la création de nombreuses politiques racistes posent des restrictions aux commerces tenus par des entrepreneurs juifs. Du 10 mai au 3 juillet 1938, Kurt Elsbach, fils d’Herman, est détenu par la police de Berlin ; il s’agit d’une mesure visant à faire pression sur la famille afin qu’elle vende ses parts de la Herforder Shirt Factory J.Elsbach & Co.
L’«aryanisation » de l’entreprise d’Hermann Elsbach
Le projet d’« aryanisation » a été entrepris en Allemagne, entre 1933 et 1945. De 1933 à 1938, les commerçants juifs sont contraints à déclarer et transférer leurs propriétés commerciales à des marchands considérés « aryens ». Cette mesure répressive a pour but de diminuer le capital social et économique des communautés juives afin de les soumettre à un pouvoir « aryen ». Elle devient obligatoire après 1938, ce qui obligent les Elsbach à vendre leurs parts de la compagnie familiale à seulement 80% de leur valeur marchande. De plus, ces fonds ont été placés dans un compte bancaire bloqué et restreint par l’État. En réaction aux restrictions et au climat politique, Käthe Elsbach, fille d’Hermann, et son époux Adolf Maass, ont rapidement envoyé trois conteneurs transportant leurs biens jusqu’au Canada et aux États-Unis, où résidaient déjà leurs enfants. Il est probable que la plaque représentant Hermann Elsbach figurait parmi ces objets.
Joan Maass, belle-fille d’Adolf Maass et Käthe Elsbach, a fait don de cette plaque en métal au Musée de l’Holocauste Montréal en 2019.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une subvention de la Claims Conference.