Les camps
Klara Forrai
Klara Forrai rappelle comment elle a passé un mois complètement nue à Auschwitz.
Source : Archives juives canadiennes Alex Dworkin, 1981 ; montage : Musée de l’Holocauste Montréal, 2017
Klara Forrai est née dans une famille juive traditionnelle en 1928 à Gonc, en Hongrie. Elle a un frère et une sœur. Son père est un homme d’affaires spécialisé en exportation de céréales et sa mère est femme au foyer. Jusqu’à ce qu’elle entre au lycée à Budapest en 1938, Klara n’a connu aucun antisémitisme.
Mais lorsque les lois antijuives sont introduites, les autorités confisquent l’entreprise de son père et la famille connaît de plus en plus de restrictions. Klara continue néanmoins ses études jusqu’en 1940. Elle retourne dans sa ville natale, où la situation est meilleure que dans certaines autres villes.
Les Allemands occupent la Hongrie en mars 1944. Les Juifs de Gonc sont emmenés dans le ghetto de Kosice le mois suivant. En mai, ils sont déportés vers Auschwitz et Klara est séparée de sa famille lors des sélections.
Elle reste dans le camp sans rien faire pendant quatre mois. Elle est ensuite choisie pour aller travailler dans le camp de Weisswasser en Allemagne. Elle travaille dans une usine de verre jusqu’en février 1945, puis elle est transférée au camp de travail de Horneburg.
Les prisonniers sont contraints de prendre part à marche de la mort et après deux jours ils sont déportés vers Bergen-Belsen en train. Klara est libérée deux semaines plus tard par l’armée britannique.
Ne pas avoir de vêtements… Ça a été tellement dégradant, tellement humiliant, tellement douloureux…
Klara Forrai
Elle reste dans le camp de personnes déplacées de Bergen-Belsen jusqu’en août 1946 et travaille comme interprète allemande. Ensuite elle retourne en Hongrie, où elle apprend qu’elle est la seule survivante de sa famille. Elle se marie en Hongrie et a une fille. La famille immigre au Canada en 1956 et s’installe à Vancouver.