La clandestinité
Daisy Gross
Daisy Gross se souvient qu’elle vivait sous une fausse identité dans un village en Slovaquie.
Source : Musée de l’Holocauste Montréal, 2014
Fille unique, Daisy Gross est née en 1939 dans une famille juive assimilée aisée de Nitra (en Slovaquie). Dès la création de la République slovaque, les Juifs sont soumis à diverses lois antisémites. Les parents de Daisy bénéficient, cependant, d’un statut protégé parce que son père est le président de la raffinerie locale de sucre.
La déportation de Juifs de Slovaquie vers les camps de concentration commence en 1942. En 1943, les parents de Daisy décident d’envoyer leur fille se cacher avec leur domestique de longue date, Tonka, dans le village où vivait sa propre famille.
Les parents de Daisy ont acheté un terrain où ils ont construit un abri souterrain. Lorsqu’il devient trop dangereux pour eux de rester chez eux, les parents, les grands-parents de Daisy ainsi qu’un autre couple se cachent dans le bunker. Un jour, le grand-père de Daisy, qui était sorti se promener, est arrêté par les Allemands qui le forcent à leur avouer sa cachette. Tous sont capturés et ils sont déportés à Auschwitz (en Pologne occupée), où les grands-parents de Daisy sont tués à l’arrivée. Sa mère est assassinée dans le camp de concentration de Flossenbürg (en Allemagne), tandis que son père est mort de typhus à Auschwitz peu après la libération du camp.
Daisy vit dans le village natal de Tonka sous une fausse identité chrétienne avec de faux papiers, se faisant passer pour une parente de celle-ci. Lorsque le fils d’une voisine est sur le point de découvrir que Daisy est juive, Tonka s’enfuie avec sa protégée dans un autre village, où vit la famille de son fiancé. Toutes deux restent là jusqu’à la Libération.
Mes chaussures, mes vêtements, tout indiquait que je ne venais pas de là.
Daisy Gross
Daisy vit avec la famille de Tonka jusqu’en 1946, lorsque ses tantes survivantes d’Auschwitz, l’emmènent vivre avec elles en Hongrie.
Dix ans plus tard, lorsque la révolution éclate en Hongrie, Daisy décide de partir pour le Canada. Elle y arrive en tant que réfugiée et s’installe à Montréal. Elle suit alors une formation d’infirmière et travaille à l’Hôpital général de Montréal. Daisy épouse un survivant slovaque. Elle a deux enfants et plusieurs petits-enfants.
Jusqu’à aujourd’hui, Daisy a maintenu le contact avec la famille qui l’a cachée pendant la guerre. Daisy est conférencière bénévole au Musée de l’Holocauste Montréal depuis près d’une décennie.
Exposition virtuelle Témoins de l’histoire, porteurs de mémoire :
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