L'immigration
Eva Koplowicz
Eva Koplowicz parle de l’immigration de sa famille à Edmonton en 1949.
Source : Jewish Archives and Historical Society of Edmonton and Northern Alberta, 2007 ; montage : Musée de l’Holocauste Montréal, 2017
Eva Koplowicz est née au sein d’une grande famille en 1920 à Bedzin, en Pologne. Sa famille est propriétaire d’une usine de bonbons et du magasin qui se trouve au rez-de-chaussée de leur immeuble. Eva abandonne ses études à l’âge de 14 ans pour travailler comme caissière dans le magasin de ses parents.
Peu de temps après l’invasion allemande de la Pologne en septembre 1939, les nazis confisquent l’entreprise familiale. Lorsque le ghetto est créé en juillet 1940, la famille d’Eva est contrainte de s’y installer. Tous s’entassent dans une seule chambre. Pour survivre, la famille fait des bonbons la nuit et les vend au marché noir les jours suivants.
Eva se marie dans le ghetto, mais son mari est déporté à Auschwitz en 1942. En mai 1943, Eva se porte volontaire pour aller travailler à Parschnitz, un sous-camp de Gross-Rosen, où se trouve sa sœur. Pendant deux ans, elle travaille avec sa sœur dans une usine textile, qui fabrique des filets pour les couvertures.
Les conditions de vie dans le camp sont dures. La nourriture est rare, les poux sont partout et de nombreuses femmes tombent malades et meurent. Au cours des six dernières semaines avant la libération, les Allemands n’envoient plus personne travailler. Ils coupent les rations de nourriture et d’eau. Le camp est libéré par l’armée soviétique en mai 1945.
Une fois à Edmonton, j’ai dit à mon mari : « Tu sais, on n’aura plus jamais
faim! »
Eva Koplowicz
Eva et sa sœur retournent à Bedzin, où elles apprennent qu’aucun autre membre de leur famille n’a survécu. Eva retrouve Morris qu’elle connait depuis qu’elle est enfant et qui travaille désormais dans l’usine textile de son oncle.
Ils se marient et en 1949, ils immigrent à Edmonton, où Eva a un oncle qui accepte de les parrainer. Eva et Morris ont deux enfants et plusieurs petits-enfants.