Ce carnet en forme de cœur est une carte de souhaits. Sa couverture est faite de tissu violet et brodée de la lettre F. Les pages ont été collées entre elles avec un mélange de mie de pain et d’eau. Le carnet contient 8 pages de messages souhaitant un bon et heureux anniversaire à Fania. Il lui a été offert le 12 décembre 1944, jour de son 20e anniversaire, à Auschwitz.
Le Coeur d'Auschwitz
Ce carnet en forme de coeur est une carte de souhaits offerte à Fania Fainer pour son 20e anniversaire, le 12 décembre 1944, lorsqu'elle était à Auschwitz. Photo: Vadim Daniel
«Liberté, Liberté, Liberté, Souhait le jour de ton anniversaire», écrit par Mania M(...) dans le coeur d'Auschwitz, 12/XII/1944
«Joyeux anniversaire», Hélène (Lena). «Pour d'agréables souvenirs», Rachela. Messages écrits dans le coeur d'Auschwitz.
«Dans la vie toute passe comme une vague dans une rivière tulmutueuse. Seul le vrai amour reste fidèle pour toujours. Amour, À ma chère Fani. Écrit par Zlatka, Auschwitz, 12/XII/1944».
«Pour Fani L. Rie parmi les gens, pleure en cachette, Soit légère dans la danse, mais jamais dans la vie. Le jour de ton anniversaire, pour se souvenir», écrit par Mala dans le coeur d'Auschwitz, 12/XII/1944.
Fabriquer le Coeur d’Auschwitz
Ce carnet a été fabriqué par Zlatka Pitluk (née Snajderhauz) avec des matériaux trouvés dans le camp. Elle l’a ensuite fait signer par 18 autres femmes prisonnières à Auschwitz : Hanka, Mania, Mazal, Hanka W., Berta, Fela, Mala, Ruth, Helene (Lena), Rachela, Eva Pany, Bronia, Cesia, Irena, Mina, Tonia, Gusia (Guta) et Giza. Celles-ci ont écrit en polonais, en hébreu, en allemand et en français des vœux d’espoir et de liberté. Ce simple geste était un acte de résistance pour lequel ces femmes risquaient d’être battues ou tuées.
La déportation de Fania Fainer aux camps de Stutthof et d’Auschwitz-Birkenau
Fania Fainer, née Landau, vivait à Bialystok en Pologne avant la guerre. Un jour, alors qu’elle marchait dans la rue sans son étoile jaune, un garçon a crié «Juive !» en la montrant du doigt. Elle est immédiatement entourée par la foule et les soldats allemands l’ont arrêtée.
Fania n’a jamais revu sa famille. Elle a d’abord été déportée à Stutthof dans un camp de travail près de la frontière allemande. Plus tard, en 1943, elle est envoyée à Auschwitz-Birkenau pour travailler dans l’usine de munitions de l’Union Werke où elle a reçu le cœur en cadeau.
Marche de la mort et libération
En janvier 1945, l’armée soviétique s’approche d’Auschwitz et le camp est évacué. Fania et ses compagnons sont forcés de marcher vers l’Allemagne. Au moins 15 000 prisonniers meurent, mais Fania tient bon. Elle a gardé tout ce temps le cœur caché sous son bras. Elle est ensuite déportée en train vers Ravensbrück, un camp de concentration pour femmes. C’est là qu’un dernier message est écrit dans le cœur, le 26 janvier 1945.
Liberté, liberté, liberté. Souhait le jour de ton anniversaire.
Mania 12/XII/1944
La Tournée des musées montréalais
En 2021, la Tournée des musées montréalais a réalisé une capsule vidéo concernant notre objet-phare, le Coeur d’Auschwitz, un véritable symbole de solidarité et d’espoir.
Un témoignage de solidarité : un don pour le Musée
Fania Fainer vit aujourd’hui à Toronto. Elle a fait don du Cœur d’Auschwitz au Musée de l’Holocauste Montréal en 1988. Cet objet témoigne de la solidarité entre ces femmes prisonnières et est un symbole de résistance morale durant l’Holocauste.
Découvrez le Coeur d’Auschwitz en 3D
Histoire collective, histoire familiale: l’implication de Nicole Allio
Nicole Allio, guide au Musée de l’Holocauste depuis 2012, présente le coeur d’Auschwitz dans cette vidéo, réalisée dans le cadre du projet “Objets de mémoire”.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan culturel numérique du Québec.
