Entre 1940 et 1942, le gouvernement de Vichy édicte des politiques qui restreignent les libertés des communautés juives et celles des Roms et Sinti, ainsi que toute personne jugée « indésirables ». De 1942 à 1945, Marguerite et sa grande sœur Henriette sont donc cachées dans des fermes et des couvents pour survivre à la guerre. Loin de leurs parents, les deux sœurs sont accompagnées de leur jouet le plus cher. Pour Marguerite, son poupon baigneur lui procure un grand réconfort.
L’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE)
Maurice Élias, le père de Marguerite et d’Henriette, est victime de la rafle du 20 août 1941 qui le conduit au camp d’internement de Drancy. Au cours de l’année 1942, les mesures discriminatoires s’intensifient en France. À partir de l’âge de 6 ans, les Juifs doivent désormais porter une étoile jaune et de nombreuses rafles sont menées en zone libre et occupée.Entre 1942 et 1944, plus de 11 402 enfants sont déportés depuis la France, dont 300 sont estimés avoir survécu. Craignant le pire pour ses filles, la mère de Marguerite rejoint la résistance juive et place ses enfants en clandestinité, sous l’égide de l’OSE. Cette organisation humanitaire juive porte secours aux enfants en leur fournissant de faux papiers d’identité et en les plaçant dans des familles d’accueil. L’OSE a ainsi sauvé plus de 5 000 enfants juifs en France pendant l’Holocauste.
Le baigneur, un compagnon durant la guerre
Lors de leur départ, Marguerite et Henriette choisissent chacune un jouet pour les accompagner dans la clandestinité. Marguerite sélectionne son poupon baigneur, un cadeau que son père lui a offert après l’Armistice en 1940. Ce jouet lui rappelle une époque heureuse auprès de son père, Maurice Élias, avant qu’il ne soit détenu au camp de Drancy en 1941, puis déporté et assassiné à Auschwitz, un an plus tard. Le poupon a accompagné Marguerite pendant ses trois ans en clandestinité et l’a suivie jusqu’à la ferme de la famille Chatenay, où elle et sa sœur sont restées jusqu’à la Libération.
Marguerite et Henriette sont enfin réunies avec leur mère après la Libération.
Marguerite Élias Quddus a fait don de son poupon baigneur au Musée de l’Holocauste Montréal en 1991.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une subvention de la Claims Conference.