Les pogroms
Peter Silverman
Peter Silverman décrit le massacre de la population juive de sa ville natale en 1941.
Source : Sarah and Chaim Neuberger Holocaust Education Centre, 1987 ; montage : Musée de l’Holocauste Montréal,
2017
Peter Silverman est né en 1924 à Jody, en Pologne. Son père est le propriétaire de trois scieries et sa famille mène une vie confortable dans une maison orthodoxe moderne.
Quelques semaines après que la guerre ait éclaté, l’armée soviétique envahit la Pologne et Jody passe sous le contrôle de l’Union soviétique. En juin 1941, l’armée allemande occupe la ville et introduit une série de mesures antisémites.
Le 17 décembre 1941, les nazis rassemblent la population juive de Jody et l’emmènent dans une gravière pour l’abattre dans des fosses communes. Seule une poignée de familles survivent. Les Silverman ont été prévenus et se sont cachés. Plus tard, en avril 1942, Peter et son cousin sont capturés par des policiers allemands alors qu’ils sortent de leur cachette pour aller chercher de la nourriture. Ils réussissent à tuer les officiers et à retourner dans leur cachette.
On nous a prévenus qu’un contingent allemand allait venir et nous emmener dans le ghetto.
Peter Silverman
Après cet incident, les Silverman s’enfuient dans les bois avec d’autres Juifs et forment un camp familial juif clandestin. Peter, sa sœur et leurs cousins rejoignent les partisans. Leur groupe fait exploser des rails de chemins de fer et des trains allemands, perturbe les lignes de communication et attaque les garnisons allemandes. L’armée rouge libère la région en juin 1944.
Après la guerre, Peter et sa famille retournent à Jody. Ils sentent immédiatement qu’il n’y a pas d’avenir pour eux là-bas, et partent alors pour l’Allemagne. Peter passe trois ans dans les camps de personnes déplacées de Pocking et d’Heidenheim dans la zone américaine. Il immigre au Canada en 1972 et s’établit à Toronto. Il est mort en 2013.