Cette feuille de papier à l’entête d’une épicerie montréalaise est annotée de poèmes tapés à la machine à écrire. Jennie Lifschitz, qui se rappelait les avoir entendus avant et pendant sa détention dans les camps nazis, les a retranscrits.
Jennie Lifschitz : une Montréalaise survivante de l’Holocauste
Jennie Lifschitz est née à Montréal en 1924. Sa famille, originaire de la Lettonie, avait immigré au Canada quelques années auparavant. À la séparation de ses parents, Jennie va vivre en Lettonie avec sa mère, son frère, Rubin, et sa sœur, Dora. Toutefois, après quelques années, son frère et sa sœur retournent vivre avec leur père à Montréal.
Après l’invasion allemande du pays en 1941, la famille de Jennie est arrêtée et amenée avec un groupe de Juifs à la plage de Skede. Ils y sont tués par balle et enterrés dans une fosse commune. Seules Jennie et sa cousine Bella n’ont pas été amenées, mais elles sont contraintes d’habiter dans le ghetto juif de Libau.
En octobre 1943, Jennie est déportée au camp de Kaizerwald et assignée aux travaux forcés à la réparation de voies ferrées. Au mois d’août 1944, elle est transférée au camp de Stutthof et évite d’être envoyée à la chambre à gaz grâce à son expérience sur les chemins de fer. Jennie est libérée par l’armée britannique au camp de Neustadt-Holstein le 3 mai 1945.
Jennie Liftschitz est de retour à Montréal le 2 mars 1946. Elle écrit ces poèmes et chansons en guise de mémento de son expérience des camps de concentration. Elle se marie avec Sender Mines, également un survivant de l’Holocauste, en 1953.
Michael Mines, fils de Sender et de Jennie, a fait don de ce document au Musée de l’Holocauste Montréal en 2007.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan culturel numérique du Québec.