Cet objet est un chandelier de Hanoukka, un objet de tradition juive. Ses huit chandelles commémorent le miracle du second Temple de Jérusalem dont la flamme a brûlé huit jours malgré la quantité d’huile suffisante pour une seule journée. Il représente ainsi la survivance du peuple juif. Ce chandelier de Hanoukka a appartenu à Sophia et Levie van Dam qui habitaient à Leens, aux Pays-Bas.
La déportation au camp de Sobibor
En septembre 1943, les van Dam apprennent qu’ils seront déportés au camp de transit de Westerbork. Ils confient alors leurs biens à des amis et des voisins non-juifs. Ils ont remis ce chandelier de Hanoukka à la famille de Jantina et Jelte Bolt. Leur fille Henderika, alors âgée de neuf ans, n’oubliera jamais ce cadeau. Les van Dam ont ensuite été déporté au camp de Sobibor en Pologne. Parce qu’ils étaient âgés, ils ont vraisemblablement été envoyés à la chambre à gaz dès leur arrivée.
C’est le sort réservé à la majorité des Juifs débarqués au centre de mise à mort de Sobibor. Six chambres à gaz fonctionnaient simultanément, pouvant tuer près de 1 300 individus en une seule opération. On estime à plus de 250 000 le nombre de victimes de ce seul camp de la mort entre 1942 et l’été 1943.
Le chandelier de Hanoukka, un souvenir de la famille van Dam
Les van Dam n’étant jamais revenus à Leens, les Bolt ont conservé le chandelier de Hanoukka en leur souvenir. Henderika l’a amené avec elle lorsqu’elle a immigré au Canada en 1953.
Sa fille en a fait don au Musée de l’Holocauste Montréal en 2009.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan culturel numérique du Québec.