Cette couverture de matza est brodée de fleurs colorées et d’inscriptions en hébreu. Une ouverture permet d’y déposer le matza, un pain azyme qui, conformément à la tradition juive, n’est pas levé. Le matza est consommé lors de la fête de Pessa’h, la Pâques juive, qui souligne l’Exode du peuple hébreu d’Égypte. En fuyant l’esclavage, les Hébreux n’avaient pas le temps d’attendre que le pain lève, c’est pourquoi le matza commémore cette fuite vers la liberté. Cette couverture de matza a appartenu à la famille de Martha Blum, originaire de Czernowitz, aujourd’hui en Ukraine.
Martha Blum, pharmacienne à Czernowitz
Née en 1913, Martha fait des études en pharmacie et travaille dans l’entreprise de son père, Abraham Guttmann. Elle se marie à Richard Blum en 1936. Quand l’armée allemande et son alliée roumaine envahissent la région, les Juifs sont envoyés dans un ghetto. Parce qu’ils étaient pharmaciens, la famille de Martha est inscrite sur une liste préférentielle, leur évitant d’être déportés.
En 1944, Martha paie un pot-de-vin pour monter à bord d’un train vers Bucarest, en Roumanie. Ses parents la rejoignent en 1945 et, ayant vendu leurs possessions, ils ont cinq pièces d’or. Martha ouvre une pharmacie à Bucarest avec cet argent. En 1948, elle donne naissance à sa fille Irene. La famille immigre d’abord en Israël en 1950, puis au Canada en 1951.
Un nouveau départ au Canada
La famille Blum s’installe définitivement à Saskatoon en 1954. Martha y travaille comme pharmacienne et professeure de chant. Âgée de 86 ans, elle publie un premier livre retraçant son expérience de l’Holocauste. Martha Blum est décédée en 2007 à Saskatoon, à l’âge de 94 ans.
Carol Arcus, amie de Martha, a fait don de cette couverture de matza au Musée de l’Holocauste Montréal en 2016.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan culturel numérique du Québec.